Khardja (en espagnol jarcha ['xartʃa], de l'arabe خرجة final) est un terme littéraire qui désigne les vers finaux de la dernière strophe d'un muwashshah, poème arabe ou hébreu à forme fixe qui fut inventé en al-Andalus, en Espagne médiévale musulmane, au XIe siècle. Les quelque soixante-dix khardjas retrouvées, composées en mozarabe ou en arabe classique, et écrites en caractères hébraïques ou arabes (en aljamiado), sont d'une grande importance pour la philologie romane. Datant du XIe siècle, elles représentent d'une part les plus vieux textes intégraux connus en langues ibéro-romanes, et d'autre part elles constituent les plus anciens témoignages de poésie écrite dans une langue romane, antérieure à celle des troubadours[1].